Motion présentée lors du CSA du 13/09/24

Alors que le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête des élections législatives anticipées provoquées par l’inconséquence d’un Président totalement déconnecté du pays qu’il gouverne, ce dernier, après un feuilleton qui aura duré tout l’été, en tout plus de 2 mois, nomme Michel Barnier à Matignon, recyclant ainsi un ministre des gouvernements Mitterand, Chirac et Sarkozy. Le tout en fanfaronnant, assurant qu’il faut « toujours prendre en compte » le « suffrage » des français·es.

M. Barnier qui appartient à un courant politique, les « Républicains », qui ne compte que 47 député·es , arrivé 4e et bon dernier « bloc » à l’Assemblée Nationale va donc devoir gouverner avec l’appui de la majorité sortante, le groupe LR et le soutien plus ou moins tacite du Rassemblement National à qui il devra sa survie. Vaste programme !

A cela s’ajoute l’implication du nouveau chef de cabinet du nouveau premier ministre (ainsi que de G. Darmanin) dans une affaire de corruption en faveur du PSG et du Qatar et au détriment des caisses de l’État.

Dans ce cadre là, l’Éducation Nationale, ses usager·ères et ses personnels, qui ont connu 4 ministres en 2 ans et probablement bientôt un·e 5e, entament leur rentrée sous le sceau de l’austérité annoncée par le ministre sortant de l’Économie Bruno Le Maire, brillant gestionnaire comme nous avons pu le découvrir récemment avec ses mensonges sur le budget.

Une nouvelle rentrée délétère avec :

– le non renouvellement de l’immense majorité des contractuel·les du 1er degré de l’Académie sans titularisations supplémentaires ;

– l’intention affichée de s’attaquer aux congés maladies et temps partiels des agents ;

– des classes sans enseignant·es dès la rentrée dans les établissements du second degré ;

– des tensions sur les heures supplémentaires dans le 2nd degré ;

– l’application chaotique et à marche forcée des groupes de niveau au collège, se révélant un échec, l’écrasante majorité des collèges ayant mis en place des groupes hétérogènes, renvoyant G. Attal à ses chères études ;

– la casse de la voie professionnelle avec la mise en place de la contre-réforme Grandjean, la aussi tant décriée par les professionnels de l’Education ;

– des AESH toujours aussi mal payé·es et mal considéré·es ;

– des classes toujours aussi chargées, n’en déplaise à M. le Recteur et ses 23 élèves max par classe fantasmés ;

La FSU-SNUipp 81 a fait remonter au recteur les chiffres réels de notre département (grâce aux remontées des collègues et aux données officielles de l’administration) pour que ce dernier demande au ministère d’abonder son académie en poste pour qu’il puisse appliquer réellement le 23 max dans chaque classe ! D’après nos estimations, 40 % des classes de notre département ont plus de 23 élèves par classe...

A lire : Bonne nouvelle ! Il n’y a plus aucune classe au dessus de 23 élèves !

– des remplaçant·es toujours en nombre largement insuffisant pour couvrir, ne serait-ce que les besoins de formation ;

– des personnels en grande souffrance, empêchés tout simplement de bien faire leur travail (avec des grèves locales qui s’annoncent dans le département)…

L’Ecole a besoin d’un choc des moyens. Ces moyens nous les avions chiffrés en février dernier, ils restent identiques pour les écoles du premier degré :

• 189 postes pour qu’aucune école n’ait une moyenne supérieure ou égale à 22 élèves par classe et 18 en REP, dans les quartiers difficiles qui ne sont plus reconnus en éducation prioritaire, en zone montagne ainsi que les petites structures (écoles de 2 et 3 classes) ;

• 38 postes RASED pour reconstituer 18 antennes RASED complètes avec 1 maître G, 2 maîtres E et 1 psychologue scolaire ;

• 30 postes de remplaçant·es pour reconstituer une brigade de remplacement formation continue, soit 2% du nombre d’enseignant.es total du département ;

• 40 postes de remplacant·es pour qu’il n’y ait plus de classe non remplacée pendant plusieurs jours et hors pandémie, d’enfants scolarisés dans des classes à plus de 35, voire 40 élèves quand il faut accueillir les élèves des collègues non remplacé.es ;

• 75 postes pour revenir à un taux de scolarisation de 50 % des enfants de moins de 3 ans ;

• 50 postes pour les décharges de direction (décharge complète à partir de 10 classes, demi-décharge de 6 à 9 classes, quart de décharge de 2 à 5 classes et demi-journée de décharge pour les classes uniques) ;

• 50 postes comme 1ère étape de la mise en place du « Plus de maîtres que de classe » version FSU, pour aller vers, à terme, 250 postes correspondant à 1 maître supplémentaire pour 5 classes ;

• 20 postes pour l’enseignement spécialisé.

La FSU Tarn demande toujours la création de plus de 400 postes pour notre seul département. Rien ou si peu pour cette rentrée dans notre département où l’austérité martelée dans les médias annonce une carte scolaire désastreuse pour la rentrée 2025...

La FSU avait aussi réclamé en février, comme elle le fait depuis des années, la révision de la carte de l’Education prioritaire où rappelons-le, le Tarn compte 5 écoles avec un IPS dans les plus bas de l’académie de Toulouse et non classées ne serait ce qu’en REP. La FSU avait en parallèle dénoncé les privilèges accordés aux établissements privés. Là aussi, les choses n’ont pas évoluées à cette rentrée, comme le montre la dernière enquête de France Télévision révélant la supériorité des dotations pour les lycées privés par rapport aux lycées publics.

Enfin, nous entamons cette rentrée sous le contrôle renforcé avec les évaluations nationales à tous les niveaux du CP à la 3e. Outil de contrôle de pratiques enseignantes visant à réduire notre liberté pédagogique, elles renforcent le tri de nos élèves déjà en marche suite aux contre-réformes successives mises en place par le gouvernement sortant et les précédant.

La FSU rappelle son opposition à ces évaluations et appelle à ne pas les faire passer ou tout du moins, à se servir de ce qui peut être utile et à les faire passer à sa manière.

A lire : Evaluations nationales : Motion de conseil des maître·sses / 5 bonnes raisons de les boycotter

Plus localement, notre cher préfet, surnommé le préfet de l’A69, nous ayant quitté, non pas pour sa gestion ultra-violente et épinglée par l’ONU du dossier de l’A69, qui s’est prolongée après lui par d’énièmes violences dramatiques ces derniers jours, mais pour son autoritarisme au sein même de sa préfecture, nous nous retrouvons orphelin·es de président·e de CDEN. Aussi, nous ne siégerons pas au CDEN de report de ce soir.

Pour toutes ces raisons, la FSU 81 n’a pas participé à ce simulacre de dialogue social et appelle, avec la CGT et Solidaires, à se saisir de la journée de grève et de mobilisations du mardi 1er octobre pour nos salaires, notre retraite et notre Fonction Publique !

Carte scolaire : la FSU a quitté l'instance

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