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En vue de promouvoir l’idée d’un déficit en 2025, et donc de justifier des mesures immédiates pour réduite le niveau des pensions, le gouvernement avait commandé un nouveau rapport au Conseil d’orientation des retraites (COR), lequel s’est exécuté mais atteste cependant que ce prétendu déficit est construit de toutes pièces. De fait, nullement dû à la progression des dépenses de retraites, il relève essentiellement de la baisse de la contribution de l’État à l’équilibre des régimes de retraites de la fonction publique et des régimes spéciaux. Et que pour revenir à l’équilibre, les personnes aujourd’hui à la retraite seraient sévèrement frappées par la sous-indexation des pensions appliquée avant 2025. A ce prix, les dépenses de retraites (en part de PIB) resteraient stables d’ici 2025 et même pratiquement jusqu’en 2030 au prix d’une baisse du taux de remplacement moyen que le COR évalue à 3,1 % jusqu’en 2025, et à 6,6 % jusqu’en 2030. Pourtant, d’autres options sont possibles.
Rassemblant plusieurs organisations syndicales, dont la CGT, la FSU et Solidaires, ainsi qu’associatives dont ATTAC, Les économistes atterrés et Copernic, le Réseau retraites a produit un décryptage de ce rapport.
Le COR lui-mĂŞme souligne que « le solde financier du système de retraite […] dĂ©pend de manière cruciale de la convention [comptable] retenue ». Il acte ainsi que « la part des ressources consacrĂ©es au système de retraite dans le PIB diminue sur la pĂ©riode de projection ».
Alors que le gouvernement prétendait épargner les générations antérieures à 1963, il apparaît désormais qu’elles seront touchées, au même titre que les autres, par des baisses du niveau des pensions présentées... Quel que soit notre régime ou notre âge, nous serons bien toutes et tous concernés par cette réforme des retraites.
La baisse gĂ©nĂ©ralisĂ©e du niveau des pensions qui s’annonce est la consĂ©quence logique du choix du gouvernement, fondamental mais jamais discutĂ©, de plafonner les dĂ©penses de retraites, au maximum, Ă leur niveau actuel (13,8 % du PIB). La proportion de retraitĂ©s dans la population augmentant, c’est leur appauvrissement qui est ainsi programmĂ©. La capitalisation deviendrait ainsi dans cette logique un complĂ©ment indispensable pour les gĂ©nĂ©rations les plus jeunes… pour celles et ceux qui en auraient les moyens. Cette baisse du niveau des pensions, dĂ©jĂ programmĂ©e par les « rĂ©formes » passĂ©es, serait encore aggravĂ©e si le projet de système par points Ă©tait mis en Ĺ“uvre. Il diminuerait en effet automatiquement le taux de remplacement (pension/salaire) pour toute augmentation de l’espĂ©rance de vie.
Le COR note que les réserves du système de retraite sont évaluées à 5,6 % PIB, largement suffisantes donc pour passer le cap de 2025. De plus, le COR est bien obligé de reconnaître que l’équilibre financier pourrait facilement être atteint par une hausse modeste des cotisations. À moyen terme, les projections du COR sont claires : une augmentation modérée des cotisations sociales (de l’ordre de 0,2 point par an) permettrait d’enrayer la baisse des pensions tout en maintenant la progression des salaires nets. Au-delà , il serait possible d’élargir l’assiette des cotisations sociales aux revenus financiers en soumettant à cotisation tous les revenus distribués. Rappelons que la France est championne d’Europe quant aux dividendes versés aux actionnaires.
Autant de bonnes raisons donc, pour toutes et tous les retraités de prendre toute leur place dans la journée du 5 décembre et ses suites. Pour défendre et améliorer le système actuel fondé sur la solidarité et que soit garantie une retraite digne à chacune et à chacun d’entre nous.
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